1ere journée de stage

1 juin 2010

Mon lundi matin a commencé par une vision assez idéale de ce qu'allaient être mes réveils tous les matins: un leve de soleil à en couper le souffle, un ciel d'une pureté innimaginable, des couleurs merveilleuses...

Mais il a quand même fallu que je m'arrache à ce spectacle et prenne mon courage à deux mains pour partir en stop jusqu'au pont de la Nera, puisque, absence de permis oblige, personne ne pouvais m'emmener jusqu'à mon stage. Je tombe quand même sur un gentils caldoche qui me récupère, après avoir essuyer trois passages de pickup surlobotomisés du moteur. J'arrive sur le pont de la Nera, et là le vide interstellaire de Bourail m'envahi

Qu'à celà ne tienne, Linda, secrétaire du Creg, me récupère sur le bord de la route, rompant ma solitude toute nouvelle et on arrive au centre, trois baraques entourées de cocotiers et de manguiers... Je tombe alors nez à nez avec ceux qui vont être mes collègues et je pense mes meilleurs compagnons de racontage de n'importe quoi: Jules, Karl et JM, trois animateurs du Creg, un kanak, un caldoche et un wallisien ? - à repréciser- illustrant au passage à la perfection la diversité culturelle en Kanaky. On a mis une heure et demie pour commencer à faire quoi que ce soit, entre les blagues à tout va, le café, les explications hypr serieuses de Karl sur leur travail, interrompues toutes les mn par les conneries de Jules et les fous rires de JM. Puis le patron arrive, ie mon maire de stage, qui je crois est un homme drôle et patient, mais qui aux premiers abords a juste l'air d'un colosse aux yeux verts, passionnés d'os, collectionneur de crânes. Glups.

L'heure du repas arrive plus vite que prévu, j'ai eu le temps de faire le tour de Bourail avec JM pour acher des bancs, du café et du sucre pour le centre, des sandwishs et de visiter le microscopique centre ville, en s'arrétant toutes les 5mn pour dire bonjour à un tel, et comment va ta mère, j'ai deux cerfs au congelo pour toi... blablabla...

Une fois à table c'est le même bordel, je vois mon maitre de stage comme un maitre d'école qui essaie tant bien que mal d'inculquer quelque chose à ses trois élèves indisciplinés, avec une autorité assez impressionnate au final... Et alors là, suprise, on va chasser. La province Sud possède un terrain de 8600 ha derrière Poé, où s'ébatent des millers de cerfs. Elle propose aux associations des dons de cerfs pour des évènements particuliers. Et ce sont les animateurs qui son chargés de faire ces dons en allant sur cette propriété.

Photo: La vue sur la mer de l'une des crètes. Sale temps oui !

On a passé l'aprem à se balader, moi au volant du pick up (shhh Maeva tu connais conduire ? heu oui... Et prend le volant nous on va se caler dans la benne ! heu ok...), eux à l'arrière, le fusils sur le toit, prêt à tirer.

Photo: Jules et sa 220.

Ca a été un joyeux bordel, et moi, très refractaire à la chasse, j'ai pu apprécier leur qualité de chasseur, leur volonté de ne tirer les animaux qu'au niveau de la tête pour les abattre sur le champs, la sélection des animaux (les biches avec faon, les beaux animaux conservés pour l'amélioration de l'espèce, les jeunes), leur respect de leur environnement et surtout la passion avec laquelle ils parlent de leur île et de leur culture.

Bon évidement ça n'a pas été très gai non plus de tenir des fusils, d'entendre le bruit du coup de feu et de voir les animaux morts. Mais je suis restée sur l'idée que ce sont des nuisibles, et ça a été renforcé par la vision des dégats causés par eux, notement avec l'erosion des sols dûe au surpaturage et aux déplacements.

Photo: Karl me disait qu'il y a 20 ans ici, on ne voyait que des arbres et la forêt sèche, maintenant, on voit la terre... cf la coline toute brune au fond.

Ca a quand même été une aprem hyper intressante, surtout pour la découverte de ce qu'étais la chasse et des coutumes qui l'entourent. De retour à 19h, harassée, j'ai quand même mangé un coeur de cerf sortant de la poitrine de l'un des animaux, drôle d'effet, une légère envie de tout jetter, mais ça s'appelle grandir, accepter la vie. Je me suis forcée à finir mon assiette...